La Nuit des Enfants Rois

°°° L'auteur °°°

Bernard Lenteric est l'auteur de plusieurs séries : Les Maîtres du Pain mais aussi Les Chemins de la Gloire.
Son roman, La Nuit des Enfants Rois, est considéré comme un roman culte ayant marqué des générations entières. Il a récemment inspiré le film The Prodigies, réalisé en 3D par Antoine Charreyron.

°°° L'histoire °°°

Fozzy est un ordinateur capable de traiter des milliards de données en même temps. Pour le compte de la Fondation Killian il doit traiter les informations que lui sont données par des enfants de maternelle, afin de déterminer si l’un d’eux est un génie. Jusqu’à présent, les résultats n’ont pas été très concluants et il ne reste plus qu’un informaticien à tenir compagnie à Fozzy : Jimbo. Celui-là même qui a appelé Fozzy, Fozzy.
Une nuit pourtant, sept enfants se font remarquer. Jimbo va les voir, mais revient bredouille.

Sept ans plus tard, à l’occasion d’une fête, ces sept enfants se rencontrent. Ils ne sont plus sept, mais deviennent les Sept. Mais lors de cette nuit, ils se font agressés, battus et pour certains violés. Ils ne sont plus sept, mais un. Leur intelligence est sans limite, leur vengeance sans pitié. Un seul l’a compris, Jimbo. Mais quel camp choisira celui qui les a toujours aimés ? Luttera-t-il de toutes ses forces ou bien les rejoindra-t-il ? S’il les rejoint, ils seront alors huit, et ce sera le début d’une longue nuit, la nuit des enfants rois.

°°° Un extrait, une mise en bouche °°°

 « Je leur ai parlé, Fozzy »
Silence.
« A tous les sept. »
Silence.
« Ils m’ont regardé de leurs grands yeux… »
En marchant, Jimbo s’était réfugié dans une zone d’ombre. Seuls ses yeux étaient vaguement éclairés. Un autre être humain présent à ce moment-là dans la salle souterraine n’aurait pas remarqué à quel point ce corps était dégingandé, maigre, maladroit.
Il aurait tout juste vu les yeux de Jimbo Farrar et compris alors à quel point il était fait d’intelligence pure, une fois dégagé de son corps d’adolescent monté en graine. Et il en aurait été fichtrement impressionné.
La vois de Jimbo provenant de l’ombre :
« Je leur ai dit la phrase que j’avais préparée. Celle-là seulement. Qu’est-ce que je pouvais leur dire d’autre ? J’avais déjà l’air assez fou de chicoter ça à des enfants de cinq ans… Fozzy ?
- Oui, Jimbo ?
- Demande-moi ce que je leur ai dit.
- Qu’est-ce que tu leur as dit, Jimbo ?
- On ne dit pas : qu’est-ce que tu leur as dit. La forme interrogative correcte est : que leur as-tu dit ?
- Que leur as-tu dit, Jimbo ?
- Je leur ai dit : Vous n’êtes pas seul. Vous êtes sept.
- Ca fait deux phrases », dit Fozzy.

Jimbo sorti de l’ombre, avança de deux pas. Il paraissait vraiment très grand. Il acquiesça, s’immobilisa. Puis il acquiesça de nouveau, avec gravité, comme si Fozzy venait de faire là une découverte capitale.

°°° Mon opinion °°°

Personnellement le nom de Bernard Lenteric ne me disait rien, pas plus que le nom de ce roman. Par contre, j’ai déjà lu « Les maitres du pain » et vu l’adaptation télévisée.
Mais là, on est dans un tout autre registre et une autre façon de narrer l’histoire.

Oui, parce que ce n’est pas un des personnages qui raconte l’histoire de son point de vue, c’est plutôt une sorte de narrateur externe mais qui nous livre ses impressions, nous décrit les scènes qu’il a sous les yeux. Au début, je pensais même qu’il nous racontait ses souvenirs (parce qu’l peut anticiper certains faits du futur comme le nombre d’enfants que Jimbo aura….). En fait, je pense que soit on aime la façon dont l’histoire nous est livrée, la façon dont les dialogues et les émotions des personnages rapportés soit on n’aime pas. Moi j’ai aimé. Et j’ai tellement aimé, que j’ai commencé à lire ce livre à 20h et que je l’ai terminé à 22h15… Et pourtant, plus d’une fois je me suis dit : « allez, à la fin de ce chapitre, je le ferme et je continue demain »…Et finalement je l’ai fermé après avoir lu la dernière ligne.

En fait, la Nuit des Enfants Rois, c’est une intrigue assez originale. Eh oui, sept enfants qui ne se connaissent pas, n’ont aucun lien en commun, mais qui partagent une même volonté, une même intelligence ce n’est pas très fréquent, même en littérature. Alors quand on se rend compte que séparés ils sont voués à dépérir mais qu’ensemble ils sont capables de tout, du meilleur comme du pire, on ne peut que se demander s’il faut les réunir ou non. Certains chapitres leur sont consacrés. On se rend effectivement compte qu’ils ne commencent à vivre qu’une fois qu’ils se sont trouvé. Avant ce ne sont que des coquilles vides incapables de ressentir amour, amité ou joie. J’avoue que c’est assez particulier. Mais la façon dont on nous le présente, on ne petu que le prendre pour acquis. Donc ça passe.

Et puis, quand enfin ils se sont trouvés, quand enfin ils sont juste heureux de par leur présence les uns avec les autres, il faut que des voyous viennent tout détruire. Et là je peux vous dire que j’étais pas contente. Même si l’événement est annoncé en quatirème de couverture, on ne veut pas qu’il ait lieu. En fait, j’ai été assez choquée par l’agression. Pas parce que l’auteur entre dans les détails mais parce que cette agression dans Central Park détruit le peu de bonheur que ces enfants ont connus jusque là. Ils étaient là, juste pour profiter les uns des autres, juste pour être tranquilles et BAM ! non ! ils faut qu’on les agresse, qu’on leur donne des coups, qu’on les viole.
Et c’est cet événement qui va les pousser à vouloir se venger de toute l’humanité.

Et d’un autre côté, on a Jimbo. Un informaticien qui a un QI largement supérieur à la moyenne. Et il est le seul à connaître l’existence des Sept. Le seul qui peut les arrêter. Mais on se rend bien vite compte que Jimbo n’est pas comme vous et moi, et qu’il leur ressemble bien plus qu’on ne voudrait le croire.

Il y a donc un immense jeu du chat et de la souris qui se met en place entre les Sept et Jimbo. Reste à savoir qui est la souri et qui est le chat.

En tout cas, j’ai vraiment apprécié l’intrigue : est-ce que Jimbo va rejoindre les Sept ? Qu’arrivera-t-il alors ? Que feront-ils ensemble ? et sinon, comment fera-t-il pour stopper les Sept ? Sera-t-il capable de protéger ceux qu’il aime sans les perdre ?

Les pièces du puzzle nous sont dévoilées au fur et à mesure et il ne nous reste plus qu’à trouver le motif qui va apparaître avant que tout ne se termine dans le chaos.

Cette lecture m’a vraiment donnée envie de voir le film. L’intrigue est originale, les personnages particuliers et intéressants, sans parler de cet ordinateur superpuissant capable de parler en prenant la vois de Dustin Hoffman dans Macadam Cow Boy. Et la façon dont l’histoire nous est narrée m’a beaucoup plu.

°°° Informations sur le livre °°°

Editeur : Le livre de poche

Nombre de pages : 281
Date de sortie : 2011
Prix : 5,50  €

 °°° Lecture commune °°°

J’ai lu ce livre dans le cadre d’une lecture commune que j’ai organisée. Vous pourrez retrouver les chroniques des autres participants en cliquant sur leur nom :

Tousleslivres - Vepug - Reveline

En tout cas, je les remercie chaleuresement d'avoir participé !!! =)