°°° L'auteur °°°
Jennifer Brown est auteur de romans pour adolescents et jeunes adultes.
Elle est connu pour son premier roman Hate List (2009), qui a reçu plusieurs prix.
Elle a travaillé comme chroniqueuse humoristique pour The Kansas City Star et elle vit à Kansas City dans le Missouri avec son mari et leurs trois enfants.
Son deuxième roman Bitter End sort aux USA en juin 2012.
Son deuxième roman Bitter End sort aux USA en juin 2012.
°°° L'histoire °°°
C'est moi qui ai eu l'idée de la liste.
Je n'ai jamais voulu que quelqu'un meure.
Je n'ai jamais voulu que quelqu'un meure.
Est-ce qu'un jour on me pardonnera ?
C'est ce que pense Valérie, effondrée après un drame inexpliquable survenu au lycée. Son petit ami, Nick, a ouvert le feu dans la cafétéria, visant un à un tous les élèves de la liste. Cette fameuse liste qu'ils ont écrite pour s'amuser et où figurent ceux qui étaient odieux, lâches ou méprisants dans le lycée. Maintenant ils sont blessés ou morts. Et Nick s'est suicidé, emportant son secret pour toujours. Mais Valérie elle, est toujours là, enfermée dans une bulle de questions sans réponses. Jusqu'au matin, où elle se lève et quitte sa chambre pour retourner au lycée.... Lorsque Valérie franchit le seuil du lycée, elle sait que rien ne sera
plus jamais pareil. Pourquoi ce
qui n’était qu’un jeu est devenu un drame ? Comment va-t-on accueillir
son retour au lycée ? Est-elle aussi coupable que Nick ?
°°° Un extrait, une mise en bouche °°°
Est ce que j'avais des envies de suicide, sans même m'en rendre compte ? Et là je passais au moins une heure, alors que ma chambre devenait de plus en plus sombre, à me demander ce qui avait bien pu se passer pour que j'aie de tels doutes sur qui j'étais. Savoir qui vous êtes devrait être une des chose les plus évidentes, non ? Sûrement, mais pas chez moi, ça faisait longtemps que ça n'était plus évident. Et peut-être que ça ne l'avait jamais été.
Parfois, dans le monde dans lequel je vivais, un monde où les parents se haïssaient et où le lycée était un champ de bataille permanent, être qui j'étais c'était dur. Nick était mon échappatoire. La seule personne qui me comprenait. Ça me faisait du bien de sentir qu'avec lui j'appartenais à un "nous", qu'il partageait mes sentiments, mes pensées, mes problèmes. A présent, la moitié de ce "nous" avait disparu et là, alors que j'étais allongée dans la pénombre de ma chambre, je prenais conscience que je n'avais plus la moindre idée de la façon dont je pourrais retrouver ce sentiment d'être de nouveau moi, simplement moi.
Deuxième extrait :
- Madame Tate ? L'ambiance a beaucoup changé ? Les gens, ils sont différents ?
Je ne sais pas très bien ce que j'espérais comme réponse. "Oui, chacun en a tiré une leçon et désormais nous formons une immense famille unie et heureuse", comme ils l'écrivaient dans la presse. Ou au contraire "Non il n'y a jamais eu de bouc émissaires - c'était dans ta tête" comme ils l'avaient aussi écrit. Nick était fou et tu n'y a vu que du feu, point barre. Tu en voulais à la terre entière, sans raison. A la terre entière, et tout ça c'était dans ton imagination.
Mme Tate se mordillait la lèvre, réfléchissant d'un air grave.
Mme Tate se mordillait la lèvre, réfléchissant d'un air grave.
- Les gens sont comme ils sont, a-t-elle finalement lâché en soulevant les deux mains en signe d'impuissance.
C'était la dernière chose que j'avais besoin d'entendre.
°°° Mon opinion °°°
Élu meilleur livre de l'année par le School Library Journal et Meilleur livre Young Adult de l'année par l'American Library Association.
Et ce n'est pas pour rien.
J'ai lu ce livre il y a quelques semaines et pourtant il me travaille encore. D'une part parce que c'est le premier à traiter de ce sujet que je lis et d'autre part parce qu'il est très bien écrit, pas dans le sens où j'ai adoré le style de l'auteur, mais dans le sens où il est écrit de façon très juste, très vraie.
On a tous déjà entendu parler des tueries qui ont lieu en Amérique. Pas plus tard que ce mois-ci, un jeune homme s'est servi de son arme pour abattre des 26 personnes avant de se donner la mort. A chaque fois, on parle des victimes, on cherche à expliquer l'acte du tueur, on parle de nouvelles lois.... Mais, très vite, la presse s'intéresse à autre chose. On n'entends plus parler de cette histoire. On laisse les gens tranquille. Ce livre, c'est la suite à un de ces drames. Ce qui se passe après qu'un jeune ait ouvert le feu sur ses camarades de classe. Je ne dis pas qu'il est universel, non. Une histoire comme celle-ci ne peut qu'être singulière. De plus, il nous offre un point de vue particulier. On aurait pu nous parler de ce sujet en suivant une des victime ou quelqu'un qui a assisté à la fusillade. Mais l'auteur a choisi Valérie. La petite copine de Nick. Elle qui peut être considérée comme coupable au même titre que Nick. Car si Nick a appuyé sur la détente, c'est elle qui a désigné les cibles.
Ce livre ce n'est pas juste le retour de Valérie au lycée. A travers elle on découvre sa famille qui est loin d'être heureuse, soudée et aimante, que ce soit avant ou après le drame. On découvre son quotidien à la maison et au lycée. Et elle nous retrace ce qui est arrivé ce jour-là sans pouvoir nous expliquer les actions de Nick. A aucun moment de ce livre l'auteur excuse ou accuse Nick. Il l'a fait, point barre. A vous de décider s'il est une victime ou non. Quelle est sa part de responsabilité dans cette affaire. Pareil pour Val'. C'est vraiment ce qui est bien : comme l'auteur ne prend pas parti, elle nous permet de faire de même. J'ai beaucoup aimé le fait que Valérie nous dise qu'il y a deux Nick. Le Nick qui a ouvert le feu sur ses camarades et profs un matin au Foyer et le Nick qui lui laissait des mots romantique dans le casier, celui qui l'emmenait au ciné et qui pouvait être drôle, romantique et sensible. Moi je rajouterai le Nick sombre, celui qui n'acceptais pas d'être harcelé au lycée, celui qui parlait de mort. Mais, et c'est souligné dans le livre, ce n'est pas parce qu'on parle de trucider quelqu'un qu'on passe forcément à l'acte.
Les faits nous sont délivrés avec beaucoup de simplicité, sans fioritures. Du fait de son sujet, ce roman est pleins d'émotions et l'auteur n'est pas tombée dans le piège de la guimauve en nous dépeignant des personnages Too Much. Au contraire, je les ai trouvés très justes. Ils reflètent bien ce que nous avons dans nos lycée actuellement. Ils nous montrent que certains peuvent changer, d'autres non. Que certains sont bons et d'autres mauvais. Certains peuvent pardonner, d'autres ne peuvent pas offrir leur pardon.
Nous avons différents points de vue qui nous sont donnés par Valérie. Elle-même cherche à comprendre ce qui s'est passé, pourquoi ça s'est passé et pourquoi les gens réagissent-ils ainsi. De ce fait, elle nous relate ce qui est écrit dans les journaux, les réactions de ses parents, de son psy, de ses camarades de classe qui étaient au Foyer, ceux qui n'y était pas, ceux qui se sont fait tirés dessus etc... mais elle nous livre égelement ses pensées et ses souvenirs les plus intimes.Néanmoins, j'ai trouvé qu'il manquait une personne dans cette histoire. Une qui n'est qu'évoquée au beau milieu d'un chapitre : la mère de Nick. Je trouve ça dommage qu'elle ne soit pas aller à la rencontre de la mère de Nick comme elle l'a fait pour les familles des victimes.
Nous avons différents points de vue qui nous sont donnés par Valérie. Elle-même cherche à comprendre ce qui s'est passé, pourquoi ça s'est passé et pourquoi les gens réagissent-ils ainsi. De ce fait, elle nous relate ce qui est écrit dans les journaux, les réactions de ses parents, de son psy, de ses camarades de classe qui étaient au Foyer, ceux qui n'y était pas, ceux qui se sont fait tirés dessus etc... mais elle nous livre égelement ses pensées et ses souvenirs les plus intimes.Néanmoins, j'ai trouvé qu'il manquait une personne dans cette histoire. Une qui n'est qu'évoquée au beau milieu d'un chapitre : la mère de Nick. Je trouve ça dommage qu'elle ne soit pas aller à la rencontre de la mère de Nick comme elle l'a fait pour les familles des victimes.
On va la suivre durant une année scolaire. Une année pour se reconstruire, pour répondre à des questions pour accepter tout simplement ce qui s'est passé. Accepter les réactions des autres, accepter qu'on puisse encore la tolérer. Accepter qu'on puisse lui pardonner. Accepter le droit de vivre.
C'est un roman qui ne peut pas vous laisser indemne. Quand on commence à le lire, on est plus ou moins obligé d'aller au bout. Parce que le fait de nous donner les faits de façon assez brute, en les analysant (et en nous permettant de nous faire notre propre opinion) ne renforce pas notre empathie vis à vis de l'héroïne. On n'est pas vraiment touché par son histoire à elle. Pourtant c'est un livre qui vous prends au tripes, un livre qui vous marque. Peut-être parce que cette histoire très singulière est universelle, peut être parce qu'il est bouleversant et qu'on ne peut que le terminer en pleurant. Peut être parce qu'il pose des questions qui n'ont pas qu'une réponse. Des questions que je n'ai pas fini de me poser.
°°° Informations sur le livre °°°
Editions : Albin Michel
Collection : Wiz
Nombre de pages : 389 pages
Date de sortie : février 2012
Prix : 15,20€
Je l'ai réservé à la bibliothèque^^ Il me tente énormément et ta critique me conforte dans mon choix de lecture!
RépondreSupprimerIl est génial ! Si je devais mettre des coups de coeur, il en ferait partie !!!!
SupprimerUne très bonne découverte pour moi aussi.
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